Nous sommes en février 2024. La majorité des étudiants de Bretagne sont remplis d’allégresse, car les élections étudiantes du CROUS se sont achevées sur une note d’espoir, mais pas pour tout le monde. Depuis un mois, les étudiants de l’Enssaat vivaient dans la crainte de voir le Restaurant Universitaire de la rue Langonaval fermer ses portes le 1er septembre 2024. Comment une décision comme celle-là a pu germer dans l’esprit des bureaucrates du CROUS ? Le principal argument avancé est d’ordre économique : le lieu n’attire plus autant d’étudiants qu’à son ouverture et pour cause, au départ ouvert midi et soir, le restaurant n’est accessible aujourd’hui que le midi, ce qui explique la baisse de fréquentation. Pire encore, dans la nouvelle configuration, le RU Branly, à côté de l’IUT, devra accueillir les étudiants de l’Enssaat alors que le lieu est saturé ! Un RU sous-dimensionné ne pourra pas alimenter, entre 11h30 et 13h30, les 2 000 étudiants de la ville.

« Il faut manger pour vivre » dit l’adage. Comment pourront vivre convenablement des étudiants privés de la principale ressource alimentaire ? La moyenne française indique que 19 % des étudiants ne mangent pas à leur faim. À rebours de la loi du 13 avril 2023 qui précise que les étudiants peuvent bénéficier d’un lieu de restauration à tarif modéré à côté de leur lieu d’étude, le CROUS Bretagne n’a pas prit en compte, une fois de plus, les besoins des étudiants lannionais. À l’heure où l’inflation amplifie la précarité étudiante, le CROUS, cet organisme prévu à l’origine pour aider les étudiants dans le besoin, tourne officiellement le dos à sa première mission de service public. En fermant le RU Trégor, c’est une centaine d’étudiants qui se retrouve sur le carreau, alors que les écoles universitaires du centre-ville tendent à se développer.

Hier, dans l’après-midi, les étudiants lannionais ont appris que leur RU ne fermerait pas « tout de suite » selon les mots du directeur du CROUS. Ce dernier se déclare désormais favorable à un moratoire et s’ouvre aux discussions. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? La technique du moratoire, ne prévoit qu’une suspension temporaire de la décision de fermeture.

Par ce communiqué commun, les Jeunes Socialistes costarmoricains et les militants de la section socialiste du Trégor, appellent à soutenir massivement les actions en faveur de la pérennisation du RU Trégor, les étudiants de l’Enssaat, leurs associations et le personnel qui luttent pour le maintien du service de restauration. Une nouvelle réunion doit avoir lieu le 5 mars. D’ici là, tenons la garde !