On dépasse les Borne !
Une fois de plus, le gouvernement de notre première ministre Elizabeth Borne s’apprête à appliquer pour la cinquième fois depuis le mois de septembre l’article 49-3 de notre Constitution afin de contourner le travail du Parlement. Cette fois, c’est le vote sur la question du budget de la Sécurité sociale qui est bafoué par les décisions du Président de la République.
Les choses seront-elles désormais ainsi ? Serons-nous toujours contraints de voir le gouvernement imposer sa volonté face à des parlementaires réticents ? Ce mécanisme constitutionnel n’est pas le seul poids qui détourne les principes démocratiques de notre pays. En effet, la Constitution de la Ve République dans son ensemble est largement favorable au pouvoir centralisé du Président de la République. La totalité de sa rédaction est tissée pour permettre au Chef de l’État de diriger le pays tel un souverain élu dominant largement les institutions. Nous autres socialistes, et François Mitterrand le premier avec Le Coup d’État permanent, avons combattu les abus des gouvernements conservateurs qui utilisaient cette constitution pour écraser nos assemblées.
Le Programme de la NUPES pour les élections législatives de 2022 prévoyait en cas de victoire des Gauches la mise en place d’une VIe République. Pourquoi laisser entendre que les Insoumis nous auraient imposé cette mesure alors que nous pouvons nous l’approprier avec notre propre vision de la démocratie ? Un tel changement constitutionnel bien préparé pourrait nous permettre de faire « une pierre cinq coups » en mettant à jour la protection des acquis sociaux pour nos concitoyens, en bétonnant notre corpus juridique sur les questions environnementales, en inscrivant les mesures féministes les plus nécessaires à notre temps comme l’inscription du droit à l’avortement dans notre constitution, en érigeant la retraite à 60 ans comme un droit sacré. Ce projet de constitution changerait le modèle de notre pays, en tranchant une bonne fois pour toutes la question de notre modèle démocratique, entre régime parlementaire ou présidentiel, entre fédéralisme ou autonomisme pour revitaliser et renforcer nos communautés territoriales afin de redonner confiance aux Français envers un système politique. Je suis convaincu que notre pays et nos compatriotes méritent d’avoir confiance en une organisation politique plus digne, plus démocratique et plus respectueuse de la diversité de nos opinions et de nos collectivités territoires, afin de pouvoir définitivement terrasser ce terrible danger pour nos différents scrutins électifs qu’est l’abstention.
Vive la Rose !
Loris Tellier
Militant des Jeunes Socialistes Costarmoricains
Dans l’édition de décembre du magazine des jeunes socialistes costarmoricains “Les Combats”